Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

écrire et survivre…

Je pense que ceux qui écrivent, respirent mieux que les autres, ceux qui se contentent de lire ou ceux, plus désespérés, qui se contentent de survivre.
Ceux qui écrivent, se doivent de gérer cet acte physiologique en organisant leur nid : table, papier, ordinateur, stylos de toute sorte, chaise, voire même des petites choses à grignoter. Pour mieux gérer leur respiration, ils devront se méfier des variations de température, de l’aération mais aussi des bruits de toute nature.
Les événements indépendants de ma volonté, ont fait que j’ai appris à lire et à écrire l’année de mes neuf ans. Par la suite, je n’ai jamais pris la route sans un carnet et un crayon. J’ai aimé tous les stylos : les chics et même les très chers, les feutres, les bics, les crayons et je ne sais pas entrer dans une papeterie sans acheter quelques petits ou moyens carnets. J’ai 80 ans et rien n’a vraiment changé.
J’ai écrit, beaucoup, chaque jour, tout et n’importe quoi : des tracts, des articles pour la presse de gauche, des articles intéressant l’homéopathie ou la médecine vétérinaire, des livres professionnels, des lettres d’amour, des cartes postales et de nombreux poèmes.
Quand en 2006, Hugo Estournet m’a permis de créer un blog, j’ai compris qu’écrire était devenu le meilleur moyen de m’isoler.
J’ai retrouvé le presque totalité de tout ce que j’ai écrit pendant plus de 5O ans, à savoir des articles intéressant les médecines complémentaires…et des poèmes qui dorment dans une petite valise. Aujourd’hui tous ces articles sont repris ou par mes élèves ou par des sites avec lesquels je collabore.
J’ai adoré écrire pour « Santé Pratique Animaux », petite revue mensuelle que m’avait confié Alexandre Imbert en 2003. J’y parlais de tout, de médecine vétérinaire, de musique, de cinéma, de littérature, d’histoire… et je pense que si nous avions continué, nous aurions aujourd’hui plus de 20000 adhérents.
Je n’ai plus vraiment envie d’écrire des articles professionnels. Je sais bien que rien n’est jamais fini mais il est important que mes élèves se fassent connaître à leur tour.
Moi, j’ai besoin de regarder loin, très loin, en arrière. Je n’ai jamais fait le deuil de mon enfance perturbée et de la mort de tous les hommes de ma famille. Alors, j’écris des billets pour Jacqueline Sauvage, pour essayer de vous obliger à lire Marcus Malte, pour crier ma honte quand je découvre des SDF sans couverture, pour vous obliger à pleurer avec moi le départ d’un copain de promotion…
Oui, quand je commence à écrire un billet, je sais que je suis incroyablement présente. Je sais que les statistiques sont bonnes et que Cédric Charbonnel, mon « webmaster-ami », est fier de moi.
Pour « survivre » il faut que je parle de livres ou de musique. La politique parfois me hante mais je n’ai plus les moyens de louer la Mutualité pour dire tout haut ce que tant de gens pensent tout bas.
J’aime bien mes émissions avec Nathalie Lefèvre sur Radio Médecine Douce, émissions un peu professionnelles, un peu personnelles et avec un joli public qui ne manque jamais de nous remercier.
Il y a toujours sur mon bureau des feuilles blanches, des carnets, des cahiers et toutes sortes de stylos qui attendent des petits sursauts d’énergie.
Quand ma Sarah se rapproche, je réserve du temps. Je lui ai promis que nous ferions, ensemble, un bout de mon chemin.
Ce monde nouveau, avec lequel j’entretiens de si bonnes relations, me désespère un peu. Je comprends que beaucoup de gens aient oublié la Révolution, la guerre de 1870, la guerre de 14-18, Guernica mais comment peut-on oublier des fours crématoires, des enfants assassinés, des villages brûlés ? Comment peut-on armer des hommes qui vont détruire le rire, la musique, le bon vin et le bon pain? Comment peut-on accorder à la cruauté le droit d’exister ?

Je n’avais jamais imaginé qu’un jour j’aurais 80 ans et que le besoin d’écrire allait gérer mon envie se survivre.
Les mots m’ont probablement appris à vivre. Je n’en ai pas abusé mais je redoute de les voir m’échapper.
Alors je lis.
Je me demande, pourquoi je ne tente pas de m’installer sur un bout de trottoir, pour dire, à voix haute, des textes capables de réchauffer des cœurs brisés.

 

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    • Christelle sur 26 janvier 2017 à 12:37

    Bonjour ! Quand on commence à vous lire, on ne peut plus s’arrêter… Je sais d’avance, en venant ici, que je vais passer un bon moment et bien souvent apprendre de nouvelles choses à ajouter dans mes carnets ! Prenez bien soin de vous

    • Garance sur 17 janvier 2017 à 13:45

    Te lire est toujours un plaisir, alors continue à nous enchanter de tes billets. Quant à lire sur un banc, plutôt organiser un après-midi ou une soirée de lecture bien au chaud, entourée de tes amis. Je suis sûre de ton succès ! A très vite

    • guelatdenise sur 15 janvier 2017 à 17:24

    après la lecture de votre blog, je trouve le commentaire de MR Cagnart très bien exprimé, car je crois que ces personnes vous connaissent assez bien, vos écrits se lisent comme un livre, alors poursuivez et n’allez pas exposé votre santé , Milord et d’autres ont besoin de vous. je vous embrasse.

    • Cagnart sur 13 janvier 2017 à 19:18

    Il y a un banc très accueillant en bas de chez toi…..Ensuite, lorsque tu auras attrapé une bronchite…Je te soignerai.
    Bisous .D

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