Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Libertango

J’ai attendu la rentrée de septembre 1945 pour apprendre à lire et à écrire…ce qui veut dire que j’avais 9 ans. Aujourd’hui, ceux qui ont un peu d’avance, entrent en 6ème. Je ne souviens pas avoir eu des livres pour enfants mais je me souviens de ces quelques gros livres reliés, les prix d’honneur reçus par ma mère et par son frère et qui n’avaient pas été volés par les voisins de ma grand-mère.
Savez-vous que les « Oeuvres complètes » de Pierre Loti sont toujours dans ma bibliothèque. J’en lisais chaque soir quelques pages et ma grand-mère a fini par les savoir par cœur. Elle aimait tant Madame Butterfly.
Pour mes 14 ans ma mère m’a inscrite à la Bibliothèque municipale des Lilas, en recommandant à la responsable de surveiller mes lectures. Supportant mal cette ingérence, j’ai décidé de dévorer tout ce qui était là, à ma disposition…de Edmond About à Stephan Zweig. Les petits boulots de l’époque m’ont permis d’acheter tout ce que j’avais aimé : Anatole France, Victor Hugo, Blaise Cendrars, Aragon, Colette, Romain Rolland… Par la suite, je n’ai jamais pu m’empêcher d’entrer dans une librairie.
Mon amie Maïté est libraire à Paris. Depuis presque 25 ans, elle me conseille et quand elle a découvert un chef d’œuvre, elle me le donne et il devient ma priorité. Ainsi l’autre jeudi m’a-t-elle apporté « Libertango ».
Je ne connaissais pas Frédérique Deguelt et j’étais plongée dans un polar israélien. Dans ces cas-là, le livre quitte la pile des à-lire pour se retrouver sur la table, plus près de mes lunettes…comme si nous étions en train de nous habituer l’un à l’autre.
Sur la chaîne Mezzo, le Concerto de Schumann pour piano. Martha Argerich. Je découvre Luis et je m’attache à lui. Je partage son amour de la musique…Piazzolla, Beethoven, les orchestres, les concerts…un peu comme si une fée m’avait déposé dans les coulisses magiques de la Musique.
Je refuse toute sortie car ma mémoire s’est imprégnée des confidences de Luis.
Je dis à mes proches que je vis avec un roman magnifique dont chaque page me donne autant de joie qu’une cantate de Bach.
Quand Luis devient un vieil homme, je partage avec lui les douleurs de la vieillesse mais il m’offre son amour, ses succès, ses
découvertes de la Musique, ses projets…
Savez-vous que ce récit est si puissant, si VRAI, que pas un seul instant j’ai eu envie de m’en échapper.

 9782330063290

    • Deghelt sur 7 novembre 2016 à 18:15

    Merci chère Jacqueline pour vos mots sur mon livre. Vous dire comment j’ai atterri sur votre blog a peu d’importance. Mais je fus heureuse d’y découvrir votre amitié avec ce personnage qui ressemble un peu à la mienne pendant le temps de l’écriture. Et l’on espère toujours que les lecteurs vivront cette aventure qui nous traverse quand nous prenons la plume pour un nouveau roman. Les mots des lecteurs sont autant d’hirondelles dont le vol accompagne les livres suivants. Il n’y a rien de plus contagieux que le désir de passer un livre et c’est réjouissant parce que tout écrivain a été, et reste encore avant tout, un lecteur. Tout comme vous j’aime Pierre Loti, Victor Hugo si moderne, Blaise Cendrars, Colette… Au plaisir de se croiser encore entre deux pages…
    Frédérique Deghelt

    • Louise sur 11 août 2016 à 13:00

    Ah ! Voila qui me fait envie ! Je sais que j’aimerai ce livre !

    • Garance sur 6 août 2016 à 20:00

    Chère Jacqueline, merci pour cette belle découverte. J’ai dévoré comme toi chaque page de Libertango, une ode à la musique. Luis est un personnage attachant que nous n’avons pas envie de quitter. Un grand moment de lecture, un roman envoûtant.
    Mille mercis pour tes conseils de lecture toujours avisés.

    • Gisèle sur 5 août 2016 à 20:07

    Alors j’irai chercher ou commander « Libertango » à la librairie de Verdun. J’aime votre site renouvelé, et suis très heureuse d’y trouver des trésors de toutes sortes. C’est un peu comme la Caverne d’Ali Baba. Merci Jacqueline de nous faire profiter de vos trésors.

    • CAGNART sur 5 août 2016 à 17:33

    Je ne peux qu’abonder dans ton sens: chaque phrase de ce livre est source de larmes et d’émotion. D

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