Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Appelez-moi « But »

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Qui sera champion du monde ? L’Allemagne ? L’Argentine ? Je suis assez chauvine pour avoir souhaité que la France soit en finale et assez proche d’un Brésil, qui a su accueillir mes cours d’homéopathie, pour vouloir que tout le monde porte du jaune. Mes amis (ies) proches  ne comprennent pas ma passion du foot et, souvent les mêmes, ne comprennent pas que je ne m’intéresse ni au tennis, ni au tour de France et fort peu aux J.O.

Là, depuis presque deux semaines, je m’appelle « but ». J’ai fréquenté des gardiens dignes du Paradis, celui, bien sûr, où les gardiens sont payés pour ne pas laisser entrer n’importe quel voyou.  Je n’ai rien d’une spécialiste. J’aime avec mes tripes mais j’ai vu des arrêts de but à la limite du réel, comme si le regard du gardien ensorcelait le ballon. Je n’ai pas encore oublié la demi-finale, et je n’ai pas osé consoler mes amis brésiliens, comme frappés au coeur par une grosse Bertha ressuscitée.

Ce ballon rond, c’est pour moi une assurance contre le mépris. J’aime applaudir applaudir ces pays à peine matures, qui pour quelques heures frôlent la douceur de la gloire…La gloire pour un soir…Bravo au Costa-Rica, à l’Uruguay, au Ghana, au Cameroun, à l’Algérie…Il y dans ces équipes  des joueurs gagnant moins que ce que Monsieur Ribéry gagne en quelques minutes.

La joie dans les rues, la bière qui coule à flot dans les souillardes des ports, les maillots trempés d’orgueil…c’est encore cela le vrai ballon rond, celui qui devrait s’appeler « paix ».

Moi, pendant ces deux semaines, je me fais appeler « but ». Qu’importe des cris dans les rues, le manque de sommeil, l’abus de bière…Ce Mondial, n’est-ce pas un bon moyen de mieux se comprendre ?

Depuis que j’ai demandé qu’on m’appelle « but », j’ai rencontré des taxis souriants, des restaurants où tout le monde se parle, des bancs où l’on s’arrête pour verser quelques larmes ou échanger des baisers.

« But », c’est mon nom jusqu’à la finale. Il existe dans tous les pays du monde. Il intéresse ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas. Il donne  le sourire de Madame Merkel et à bien d’autres présidents.

Pendant deux semaines, il aura été associé à des efforts inhumains, au bonheur de conduire un pays vers une victoire saine et pacifique… Oui, un « But » lavé de toutes magouilles et de l’odeur nauséabonde de l’argent.

Le dimanche 13 juillet, vers 23 heures, je vais retrouver mon prénom, avec tout de même un petit « but » au fond de mon cœur.

Il y aura un vainqueur…Il se devra d’être  grand…pour la plus grande gloire du sport.

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