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Je viens de lire qu’un journaliste de la chaine CNN te demande des comptes. « Où étiez-vous quand le typhon Haiyan s’est abattu sur les Philippines ? » Souviens-toi, qu’il y a plus d’un demi-siècle, je t’ai, moi aussi, posé cette question. J’ai alors imaginé que tu t’étais évadé de notre atmosphère et que tu avais préféré le Soleil, la Lune, Mars et ses robots, ou encore les tarés jupitériens… Pourquoi, sur la Terre, as-tu permis tant de massacres, tant de tremblements de terre, tant de destructions par le feu ou par l’eau, tant de famines, tant de larmes ? Tu as regardé, indifférent, les Cathares périr dans les bûchers alors qu’ils hurlaient leur amour pour toi. Jeanne d’Arc n’était-elle pas à sa façon amoureuse de toi ? Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait…ne sont-ils pas morts à Tulle pendus à des crochets ? Même en regardant la fumée des camps de la mort, tu es resté silencieux. Jadis, Abraham, Jésus et Mahomet sont venus jusqu’à Toi pour que tu les bénisses. Tu as fait semblant de les écouter mais tu les laisses s’entretuer, aujourd’hui comme hier et sûrement comme demain. « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. » Connais-tu cette phrase de Malraux ? Il faut que tu comprennes, que tu es là pour donner force et protection à chacun d’entre nous. Là, pour que soit respectée notre vie. Tu peux souhaiter rester indifférent, mais explique-moi pourquoi ? Ceux qui sont morts dans les cirques croyaient en Toi, comme croyaient en Toi les Indiens d’Amérique du Sud, les esclaves, les Philippins, les Japonais victimes de l’atome, les Chinois courbés devant un homme qui se prenait pour toi, les Russes qui ne pouvaient plus prier, les Juifs d’Auschwitz et tous les autres qui t’appelaient quand le gaz les pulvérisait, les enfants aux ventres gonflés par la faim, les femmes qu’on viole… Dis-moi, Dieu, c’est quoi cette indifférence ? Tu as même abandonné les forêts d’Amazonie, les animaux, les récoltes, les rivières, les petits chemins dans la montagne, les bancs publics… Je crains, que tu ne t’intéresses plus vraiment à ce qui se passe dans le monde : la crise, la maladie, la pollution, la drogue, les armes, la malbouffe, la pauvreté…et même le retour du nazisme en Hongrie… C’est à Toi et à Toi seul d’intervenir et de mettre un peu d’ordre dans tout cela. J’admets que ton pouvoir est immense mais je crois comprendre que tu es devenu une sorte d’individualiste, dégouté du monde vivant. J’admets que tu puisses nous reprocher de ne pas être très solidaires, mais personne, jamais, ne T’a repoussé. Même les incroyants parlent de Toi et Te respectent. Nous allons nous retrouver très bientôt et je te propose que nous reprenions, au plus vite, cette conversation. Je suis persuadée que tu as suivi tous nos progrès, que tu as pris un abonnement à Internet, que tu lis mon blog… Je ne suis pas vraiment mécontente à l’idée d’avoir un peu écorché ton orgueil. Laisse un commentaire. N’oublie pas que c’est bientôt Noël. Un tronc d’arbre abandonné par Dieu en Namibie (photo JJ. et D.Cagnart) |
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