Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Un vide-grenier

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a eu lieu le samedi 28 septembre, entre 8 et 20H dans le 17ème arrondissement de Paris, sur le boulevard Berthier, entre la rue de Senlis et la rue de l’Abbé Rousselot.

La nuit avait mouillé les trottoirs mais dès 7H30,  les brocanteurs d’occasion avaient trouvé leur place et installaient tout ce superflu amassé dans un grenier (un mot qui continue à nous faire rêver), une cave, un garage, des tiroirs…des tables de camping, des tréteaux et pour les habitués des toiles devant les protéger de la pluie.

Il y avait là une bonne cinquantaine de pseudo-conservateurs d’objets, de fripes, de livres, de disques, de DVD…Pourquoi donc, en cette période difficile, jeter à la poubelle des choses superflues ou des objets dont on s’est lassé et qui, pour quelques euros, peuvent trouver une nouvelle vie. Pourquoi ne pas récupérer en quelques heures un tout petit trésor qui, très vite, sera dépensé en objets ou en fripes ?

Des vide-greniers il y en a presque toutes les fins de semaine, dans les villes, dans les campagnes, dans les salles des fêtes…Personne n’y fait vraiment fortune et d’autant que le soir, on offre parfois, à une jolie petite fille,  une écharpe dont le matin on demandait 5 euros.

Devant ma table, ce 28 septembre, j’ai découvert des sourires merveilleux. J’ai eu avec des inconnus des échanges spirituellement très riches. J’ai vendu des livres et des films dont j’ai aimé parler avec des gens avides de connaissances. Passent des gens, pour qui la vie n’est pas facile, et qui s’extasient devant des pulls L, des pantalons Z, des robes D, des chaussures G…tout ce qu’ils n’ont jamais pu acheter mais qu’ils ont admiré derrière des vitrines. Essayer, là, sur un bout de trottoir est déjà un bonheur.

Mon boulevard Berthier a bien changé, plus bruyant, plus sale, des trottoirs encombrés de motos, toujours des déjections, des SDF pas très soigneux mais qui aiment leur coin, des enfants qui apprennent à hurler bien avant que de réciter des fables de La Fontaine…Mais là, devant nos tables, sont venus des femmes heureuses de se faire plaisir, des hommes silencieux amateurs d’objets ou de films, des jeunes et des plus très jeunes, des enfants, des gens incroyablement gentils, confiants, honnêtes, et quelques râleurs jamais contents et sans importance.

Nos acheteurs sont parfois repassé pour savoir si nous étions contents. Une dame nous a apporté quelques chocolats, une autre nous a préparé, dans des petits ramequins que je lui avais offerts, une crème au chocolat. Des jeunes, le soir nous ont aidées à recharger les invendus.

Je crois bien qu’en rentrant à la maison, malgré la fatigue, je me suis sentie bien dans ma peau, meilleure, plus proche des autres, comme entourée d’une bonne énergie.

Je sais que mes objets ont trouvé une nouvelle place et que nos fripes se sont collées contre de nouveaux corps.

N’est-ce pas là une jolie définition d’un bonheur simple, non pollué et qui risque de se perpétuer.

Ne jetez rien. Il y a surement, quelque part, quelqu’un qui, dans un vide-grenier, pourra s’offrir ce rien, qui le rendra très heureux.

1 commentaire

    • Louise sur 1 octobre 2013 à 9:15

    Quelle jolie journée! Une bouffée d’air dans ce Paris où tout le monde est souvent trop muré dans le silence et les soucis…
    bisous

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