Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Ma rentrée littéraire 2


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J’ai beaucoup de chance d’avoir des amies libraires qui savent faire le bon choix. Maïté Blatz dirige la librairie du 204 av. de Versailles à Paris et Nathalie Claudel gère « la Compagnie des Livres » à Vernon. Vous pouvez les contacter.Elles déposent sur mon bureau ces petits bijoux et après avoir vécu avec eux des moments merveilleux, je n’ai plus qu’une envie…vous en faire profiter.

Hubert Mingarelli

« Un repas en hiver » – Stock

La guerre…des soldats allemands, un juif polonais, un polonais antisémite…le froid, la faim, la peur … le quotidien organisé de la 2de guerre.

La guerre, dans sa banalité cruelle, rendue encore plus cruelle par les mots impitoyables d’un grand écrivain. Chacun pourrait être l’autre, car aucune guerre ne choisit ses participants. Mais ce que l’on comprend c’est que chacun de nous héberge un pleutre, un bourreau, une victime…

A mettre impérativement entre les mains de tous ceux que le bruit des canons ne gênent pas.

Laurent Gaudé

« Pour seul cortège » – Actes Sud

Je pense à un livret écrit pour un opéra de Haendel. Les mots sont mouvement, musique, comme associés à une scénographie étourdissante.

On découvre les premières pages, on oublie tout ce qui nous agresse, on organise le silence. On ne quitte jamais un Gaudé. Ses légendes sont comme une vie, une vie qui devient  la nôtre et qui nous permet d’oublier le temps.

Sebastian Barry

« Du côté de Canaan » – Joëlle Losfeld

Tout le monde s’intéresse à la vieillesse mais seuls les « vieux » ont le droit de s’exprimer. Lilly Bere a 89 ans. Elle nous explique comment descendre les marches du passé…et le talent de Sebastian Barry donne à cette confession une portée infinie. Oui la confession de cette vieille dame est douloureuse, drôle, tendre…L’escalade est finie mais l’histoire appartient à tous et l’auteur nous informe des horreurs commises par les hommes de l’Ancien Monde et du Nouveau Monde.

Lilly Bere n’a jamais volé sa vie, mais elle a le courage, alors que ses jours sont comptés, de briser tous les silences…ces silences, que l’on cherche à oublier pour toujours recommencer…les guerres, l’esclavage, le racisme, l’exploitation des uns par les autres, le mépris, la destruction de la nature…Sebastian Barry nous demande de rester éveillés.

Margaret Mazzentini

« La mer, le matin » – Robert Laffont

La guerre, le martyr des civils, la fuite…toujours à nos côtés et qui nous laissent indifférents.

Les miens ont fui les pogroms et sont descendus à la gare de l’Est, leurs souvenirs enfouis au fond d’une valise en carton.

Les réfugiés d’aujourd’hui arrivent de partout, sales, malades, hagards, écrasés par notre mépris. Margaret Mazzantini réveille notre responsabilité d’homme avec une écriture calme et poétique, vibrante d’une colère contenue.

Chaque page m’a permis de revivre mon enfance auprès de ma grand-mère qui racontait l’antisémitisme, les pogroms, le froid et la faim…et la France, enfin, qui sentait bon le pain chaud.

J’ai relu « la mer, le matin » et j’ai eu peur de comprendre que rien n’avait vraiment changé.

Julie Otsuka

« Certaines n’avaient jamais vu la mer » –  Phébus

Au cœur du 20ème siècle, entre les deux guerres, de très jeunes femmes japonaises sont achetées par des émigrés japonais installés aux Etats-Unis.  Elles n’ont que la photo de ces futurs maris. Ces femmes, jeunes et vierges, vont devenir des esclaves…de leurs maris, de leurs patrons, des Américains racistes et esclavagistes.

Le malheur de ces femmes, dont les médias de l’époque n’ont guère parlé, doit nous interpeller. Julie Otsuka raconte le voyage, le manque d’hygiène, les viols, les maladies, les coups…ces Japonaises deviennent des esclaves…pas tout à fait des négresses mais pas vraiment des blanches…

Pearl Harbour les transforme en ennemies.  On les enferme dans des camps. Elles mourront affamées mais fières.

Julie Otsuka raconte une vérité qui appartient à notre histoire.

3 commentaires

    • Cécile sur 30 octobre 2012 à 10:40

    les hasards de la vie sont le sel de l’ennui, ou le parfum des fleurs, l’avalanche en pleine descente… de toute façon, toujours surprenants. Ma chienne a rencontré une chienne dont la maîtresse m’a vanté votre blog. Et hop ! me voici à le découvrir. Ravie ! Merci.

    • louise sur 23 octobre 2012 à 20:02

    Bientôt les nuits seront plus longues, je me réjouis déjà du bonheur de ces lectures enroulée dans un plaid , le thé fumant près de moi et la présence paisible et bienveillante des tigrées…
    Je vous embrasse

    Louise

  1. Cher Dr,
    C’est tjrs un plaisir de vs lire : vos « coups de gueule » , vos sonnettes d’alarme , vos révoltes , votre enthousiasme ( lectures ) votre tendresse vis à vis des etres vivants…quel bonheur quand vs ns faites partager la beauté de votre Milord pour accompagner vos paroles.
    C’est l’humanité qui est en ns que vs réveillez , que vs stimulez. Et vs craigniez que l’anesthésie vs ait ôté votre talent ?
    Sachez que votre insatiable curiosité avec la générosité qui vs pousse à partager avec les autres sont délicieusement communicatives.
    Merci, donc ,continuez à ns faire réagir. On se sent moins seul ( e ) dans ce qu’on ressent au plus profond de notre etre puisqu’on le partage avec d’autres.
    Je vous embrasse tous les deux. Cat. sans Lilou

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