Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Mes silences sont à moi…

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Il y a des années où je déteste le mois de juin, voire même la fin du mois de mai qui me rapproche de juin…Je sais que tout cela n’est pas très clair mais je ne trouve pas les mots qui me permettraient de vous donner une explication.

Donc, je n’ai rien écrit depuis le 22 mai. Je ne n’ai aucune nouvelle de Monsieur Queneau et même de Dominique Charnay. Tant pis.

Je vois s’installer le temps du silence et surtout s’estomper le temps de mes colères. Je m’approche des mots, mais quand ils m’échappent je baisse les bras. J’ai remplacé les feuilles trop blanches par des feuilles bleues…mais,quand rien ne s’inscrit, mon estomac se serre. J’ai retrouvé mes stylos à encre. Ils ont repris leur place au creux de ma main mais les mots s’enfuient.

Et pourtant, rien ne va plus…la sécheresse commence à ruiner nos paysans, les bactéries flirtent avec nos légumes, les engrais rendent stériles les poissons de nos rivières, les Chinois se moquent de nos « femmes politiques », les soubrettes américaines sont abonnées aux films XXX, nos joueurs de foot sont presbytes et nos joueurs de tennis sont maudits par la terre battue et rebattue…et tant de choses encore qui polluent nos âmes !

Nous sommes le 13 juin. Je découvre Brassens et Barbara. Tout me laisse penser que j’ai raison de fréquenter des jeunes. J’ai beaucoup travaillé ces derniers jours et cette collaboration avec Jean Rémy me réjouit. « Les Grands Bâtisseurs de l’Homéopathie » prennent forme.

Ai-je encore l’âge de rêver ou d’inventer des contes de fées ? Dois-je encore me justifier de grignoter le temps ? J’ai roulé au milieu des champs broyés par le manque d’eau, mais remplis de coquelicots caressants.

Le Concerto pour piano de Grieg me semble plus triste que jamais. Les notes se cachent pour pleurer, alors je les reçois dans mon silence.

L’orage enfin a éclaté, et a cassé la monotonie de cet été précoce dont je me sens rassasiée. Des animaux vont être abandonnés par des maîtres privés de tout sens moral et qui devraient être à jamais privés d’amour.

J’ai parlé de « ma Shoah » dans une classe de seconde. Tous les élèves m’ont demandé d’écrire le livre de ma vie…j’ai souri en pensant à mes quatre petits qui me bousculent et me menacent quand je suis trop silencieuse. Qu’est devenue cette « enfant dans la tourmente » qu’un papillon rend hostile à la moindre contrainte ?

L’orage a éclaté. Juin avance si vite. Peut-on combattre la vieillesse en restant immobile, indifférente ?

Mes silences sont à moi et j’aime bien trop les mots pour les oublier.

2 commentaires

  1. Bonjour,
    j’aime beaucoup votre façon d’écrire.
    On devine une âme toute en simplicité et générosité.
    Merci de nous laisser venir, même sur la pointe des pieds pour ne pas déranger.

    • danièle de Betak sur 15 juin 2011 à 21:45

    Et nous on aime trop TES mots , nous aussi, B et moi te bousculerons si tu deviens silencieuse…
    Tu n’as pas le don d’indifference, quand à l’immobilité!!!oh la la, donc aucun risque que tu sois vieille, un jour.
    On t’embrasse très fort

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