Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Quelques heures à Auschwitcz avec Henri Amouroux.


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C’était mon second voyage et je savais combien il me serait difficile de retrouver ce camp maudit. Au départ de Roissy, nous étions une centaine à partager l’avion pour Cracovie. Henri était très content car il y avait de nombreux jeunes venus de différents collèges de la Région parisienne. « Je vais pouvoir essayer de les aider à comprendre » m’a-t-il dit.
Une pluie glaciale nous attendait comme elle avait attendu jadis tant d’hommes, de femmes et d’enfants.
Devant la porte certains d’entre nous ont récité la Kaddish. Quelques jeunes ont rompu le silence en disant le Notre Père. Les étudiants musulmans, tête baissée et main sur le coeur, attendaient avec déjà des larmes au bord des yeux. Votre bras amical, cher Henri,m’a permis de retrouver quelques forces. Nous étions tous si bouleversés.
Nous avons regardé les barraques pourries, les latrines,les ruines des fours…les vestiges de ce camp qui restera la honte du 20ème siècle…un camp qu’il faut conserver pour ne jamais oublier.
Depuis que vous nous avez quittés, cher Henri, je pense souvent à ces quelques heures qui ont scellé notre amitié. Hier, 8 octobre, votre épouse, mon amie Colette, a organisé la messe que vous méritiez, sobre, émouvante, respectueuse, amicale…Tous ceux qui étaient présents ne pensaient qu’à vous Henri, vous, qui ne pouviez vivre que la tête haute,dans le respect de la Vérité.
Je ne sais pas si je retournerais à Auschwitcz mais ce dont je suis certaine, cher Henri, c’est que vous serez à mes côtés.

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