Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

22 novembre 1963


Il fait très froid. La neige se rapproche. Je suis à Saint-Flour depuis presque
trois mois comme assistante du Docteur Ferraton. J’aime passionnément ce
métier de vétérinaire rural. Les paysans me respectent, m’écoutent,
apprécient ma façon d’approcher leurs animaux et de les soigner.
Je viens de nettoyer les sabots d’une vache quand la fermière nous rejoint,
le visage pâle, crispé, des larmes au bord des yeux : « On vient d’assassiner le
Président Kennedy…le Président de l’Amérique ». Dans ce village reculé du Cantal
les coeurs se sont arrêtés de battre. Le silence est lourd. J’ai la gorge serrée.
Tout le village est dans l’étable. Les hommes prient et les femmes se sont
agenouillées et pleurent. J’appelle ma mère, comme toujours quand je ne
comprends pas ce qui se passe.
« Cet homme n’était peut-être pas le meilleur mais c’était un homme de Paix.
La balle qui vient de le tuer sera aussi douloureuse au monde que la bombe
qui a détruit Hiroshima ». Comme ma mère avait raison.
Aujourd’hui on assassine partout dans le monde mais le bruit des balles
est amorti par notre indifférence.
J.F K. nous sommes le 22 novembre 2006. Chaque année, j’offre à votre
mémoire quelques battements de mon coeur.

1 commentaire

    • Magali sur 24 novembre 2006 à 14:53

    suite à un accident,allongée devant la TV j’ai suivi ce qui reste mon premier souvenir télévisuel… la nouvelle frontière, l’espoir de réunir des hommes de bonne volonté tombaient sous les balles de… 43 ans après, et (après Martin Luher King et Robert Kennedy), voici Pierre Gemayel ; le monde avance et rien ne change !!!!

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