Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

La maison derrière le petit bois…


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Depuis quelques semaines je lis avec bonheur les billets d’André Nahum. Mais je ne m’attendais guère, à ce qu’il s’en prenne à la loi qui doit pénaliser les clients des prostituées. Nous faisons partie du 4ème âge et ce genre de problème ne devrait plus nous concerner.

Pourtant, j’ai repensé à la maison aux volets bleus, là-bas derrière le petit bois, à Préporché, qu’on nous demandait de ne pas approcher de trop près. Le dimanche, après la sieste, tous les gars du village s’y retrouvaient…et nous les gamines, sans bien comprendre pourquoi, on savait qu’on allait enfin pouvoir laisser jouer tranquilles.

J’aimais bien la Denise, grosse, blonde, maquillée et avec des robes colorées qui me faisaient penser à Paris.

« Guerre ou pas, faut sauver la baise ! Les mecs c’est des hypocrites bagarreurs. Rien à voir avec tes cochons, ton âne et même les deux taureaux du village. Leurs bonnes femmes sont des hypocrites fatiguées…alors nous, on est là pour rétablir l’équilibre. » Je ne pense pas avoir compris grand chose à ce discours mais aujourd’hui le texte d’André me confirme que la guerre est finie mais que l’hypocrisie demeure.

« Tout ça c’est affaire à la sa testostérone », aurait dit Madame Claude. Les mâles, à deux ou à quatre pattes, ont besoin d’affirmer leur virilité…les uns choisissent la « baise » derrière les fagots, les autres préfèrent la soie et l’encens. Les animaux, pas encore esclaves, font ce qu’ils ont envie de faire, là où ils sont. Les Chats de Paris s’envoient en l’air sur les toits, les rats dans les égouts, les mouches sur nos tables et les moustiques dans nos lits…

Reconnaissons, que les putes et les maisons closes ont permis des ébats, peu autorisés par nos religions judéo-chrétienne ou musulmane, à nos mâles imprégnés d’un excès de testostérone,

Il y a 50 ans, rue Saint-Denis ou rue Blanche, les putes faisaient partie du quartier. Elles avaient leur mac, mais elles savaient protéger leur argent, et toutes affirmaient que si le Dieu de la vérole les protégeait, elles finiraient à Chamonix ou à la Baule, dans leur petite parfumerie.

Aujourd’hui, parce que nous avons préféré que nos trottoirs soient envahis de sacs poubelles, la prostitution appartient aux multinationales de la drogue et du sexe. Les putes d’antan ont raccroché et toutes ces gamines, venues de l’Est ou de l’Asie, sont jetées, à peine vivantes, sur nos trottoirs. La Police des mœurs a toujours ses indicateurs mais les responsables sont probablement protégés. Arrêtons toute cette hypocrisie.

Il y a probablement encore quelques bordels 5 étoiles réservés aux grands de ce monde…dommage que notre bien aimé Kadhafi n’ait pas publié ses « mémoires ! Qui ira verbaliser un député, un banquier ou n’importe quel mec haut placé envahi pas sa testostérone, et en train de se moucher dans son argent sale ? Les petits, les sans grades, ceux qui sont moches ou timides…ceux-là continueront à chercher un peu de tendresse porno sur nos trottoirs…et ceux-là seront verbalisés et si on les retrouve, au petit matin, au fond de la Seine, nous serons tous coupables.

La Prostitution est un problème politique, certes et nous devons participer au débat.

Mais attention, elle est aussi un problème de solitude, de mal-être, de culpabilité, de peur, de doute…Les « filles de joie » avaient peut-être de meilleurs résultats que les putes…

bonobos1

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