Pourquoi pas moi?

Je n’ai pas écrit de billet depuis le 24 février. J’ai passé tous ces jours à réfléchir. J’ai décidé de me présenter à l’élection présidentielle.

La France a besoin d’UNE présidente qui choisira 10 conseillers actifs, peut-être 5 hommes et 5 femmes… lesquels auront accepté d’épouser, à temps plein, les problèmes de la France. Il aurait été préférable que je sois plus jeune, plus dynamique, mais vous savez tous que mon autorité n’a jamais faibli. Je vais toujours au bout de ce que j’ai décidé d’entreprendre.

En moins de 24 heures, j’aurai 500 signatures…parce que tous les vieux maires campagnards se souviendront de cette femme vétérinaire, de ses chemisiers à carreaux et de ses bottes en cuir fin, qui n’avait peur de rien…pas même des taureaux charolais.

Les maires de banlieue n’ont certainement pas oublié mes bagarres avec les rottweilers. Le jour de la victoire, ils se bousculeront pour me couvrir de fleurs, car eux savent que je résoudrai leurs problèmes de haine.

Oui, pourquoi pas moi ?

Je sais ce qui ne va pas…aussi dès mon élection je respecterai ces  « Dix commandements » que je vous demande de lire et de retenir.

Il y a 5000 ans, avec 10 commandements, Moïse a très bien réussi sa présidentielle. Alors pourquoi pas moi ?

Les ministres et les ministères coûtent trop cher. Gouverner n’est pas se disperser.  Le jour même de mon élection, mes 10 collaborateurs et moi-même nous relirons ces Dix Commandements. Chacun choisira celui pour lequel il s’est engagé à tout remettre en état.

1 – Les finances françaises tu remettras bien à plat pour éliminer ce qui ne va pas et la crise tu surmonteras ;

2 – Le travail tu répartiras pour que chacun trouve sa place ;

3 – La culture tu aideras. Chaque dossier tu apprécieras et les taxes tu diminueras…nos artistes seront sur les plateaux ;

4 – Tu imposeras le respect des animaux, ceux qui nous nourrissent comme à ceux qui nous donnent tout leur amour ;

5 – Tu imposeras le respect de la Nature. Les « crapules » tu puniras durement ;

6 – Tu apprendras à tous qu’il faut   respecter les autres, quelle que soit leur couleur, leur religion, leur mode de vie ;

7 – Tu parleras de tous les problèmes de  santé ; tu feras savoir ce qui est bon ou mauvais ; tu autoriseras le libre choix des thérapeutiques ;

8 – Tu fourniras un toit à chacun et des conditions d’hygiène adaptées à notre siècle ;

9 -Tu feras la chasse à l’ignorance, car chacun doit avoir accès à la culture sous toutes ses formes ;

10 – Des lendemains qui chantent…Tu seras le gérant de notre Avenir ; tu surveilleras que nous respectons le passé, mais tu feras savoir que le bonheur est indispensable à notre survie.

Je veux être élue dès le premier tour, car les élections sont une dépense inutile. Chaque électeur est un adulte qui sait s’il préfère le sel ou le sucre…alors pourquoi pas une candidate qui annonce comment elle gérera nos problèmes ?

Le jour de l’élection,  apportez votre bulletin : un quart de feuille A4, portant mon nom écrit en rouge. Glissez-le dans l’enveloppe, puis dans l’urne. Attendez les résultats devant votre écran. Je serai là avec mes dix collaborateurs. Nous trinquerons avec les journalistes, les agents de nettoyage, les candidats effondrés,  quelques maires les bras chargés de fleurs et mon équipe Dracula à l’affiche depuis trois semaines au théâtre de la Huchette.

Pour travailler, nous choisirons très probablement la bibliothèque du Sénat. Ce lieu est calme, bien éclairé, bien desservi par la RATP, et la cantine ne peut guère donner des goûts de luxe.

N’ayez aucune inquiétude pour tous les fonctionnaires d’Etat. Nous leur attribuerons des postes en fonction de leur âge, de leurs qualités professionnelles, de leur domicile. Les locaux luxueux – Elysée, Matignon, Sénat, ministères… –  seront progressivement transformés en crèches, en théâtres pour enfants, en salles de jeux pour handicapés…les idées ne manquent pas…(commandements n°3 et n°7).  Ceux, qui ont perdu leur temps devant des dossiers, liront des contes aux enfants des banlieues, feront la cuisine pour les malades abandonnés, aideront nos infirmières surchargées.

Tous ces fonctionnaires, disons tous ces employés de l’Etat, toucheront un salaire équivalent au SMIG et le prix du pain ayant diminué, ils garderont leur sourire.

Chaque matin, nous nous retrouverons tous les 11, sauf ceux qui seront en mission. Pour éviter les dépenses somptuaires, je demanderai à mon ami Michel Rostang de nous préparer des plateaux repas simples et tonifiants. La nation a besoin de gouvernants solides et qui ne s’endorment pas sur leur chaise.

Faites-moi confiance. Au début 2013, vous pourrez constater quelques changements tant sur le plan international qu’ à l’intérieur du pays. Si l’Europe accepte nos projets et que tous les feignants se mettent au travail, c’est nous qui envahirons les magasins chinois…chaussures, fromages, chocolats, robes, jouets, meubles, tissus…Depuis des siècles, nous sommes les meilleurs et nous devons le rester.

En France, les rues seront propres, les hôpitaux débarrassés de leurs staphylocoques, les rivières remises à neuf. Les plages seront si nettes qu’on pourra y installer des crèches. Des centaines de jeunes vétérinaires veilleront au respect des animaux. Les modalités d’élevage, les abattoirs et les camions de transport seront dignes de notre civilisation.

Chaque famille possèdera un ordinateur. Je ne suis plus très jeune mais je respecte le progrès.

Celui qui sera surpris en train de détruire, de salir, de casser, de voler, celui-là sera mis au travail, tout juste forcé, pour ne pas trop sombrer dans la dictature.

J’aime cette idée d’être la Présidente de tous les Français et de chaque Français en particulier.

J’aime cette idée que chacun aura du travail, que plus personne ne fera la manche, que chacun respectera les arbres, les jardins, les mers, les lieux qui ont une âme. Bien sûr, il y aura toujours des riches et des pauvres mais, ce que nous devons comprendre, c’est que pour un pauvre, 100 euros en plus c’est sourire pour longtemps…et que pour un riche, 100 euros en moins, c’est un sourire pour un instant.

N’oubliez pas que dans cinq ans on remet ça…

Cette photo « présidentielle » est l’oeuvre de Xavier Lahache