Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Un passé pour deux…

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Robert Bober : « On ne plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux » – P.O.L

Quand un écrivain d’aujourd’hui parle d’un passé identique au mien, j’ai envie de l’appeler et de lui proposer un café, dans un bar de son choix. Je n’ai pas osé chercher à joindre Robert Bober mais j’ai vraiment envie de le rejoindre sur l’un des derniers bancs de notre chère place des Fêtes.

Cet homme est tellement attaché à ses racines, à ses origines juives, aux rues de Belleville ou de la République… un peu comme je suis, moi, toujours attachée à la Porte des Lilas ou au fort de Romainville.

En lisant Bober j’ai oublié tous ceux qui me reprochent de parler trop souvent de la Shoah. Mais la Shoah ne me quitte jamais. Mes cendres iront-elles se mêler à celles de mon père dans les ruines d’Auschwitz ? Je ne puis vivre le présent qu’au milieu de tous ces souvenirs…les briques rouges, les barbelés, les corbeaux qui ne posent jamais, les braises qui refroidissent…et parfois même le Requiem de Verdi. Ne me dites-pas que ces souvenirs sont monstrueux, ce sont les miens et je n’en veux plus d’autres.

Merci Monsieur Bober d’ajuster vos souvenirs douloureux à un présent joyeux, dépoussiéré mais vivant et souriant. Ainsi, grâce à vous, je suis retournée rue des Rosiers. J’ai retrouvé l’odeur des pains nattés, des cornichons et du gâteau au fromage. J’ai bu du thé dans un verre en laissant fondre le sucre sur ma langue…J’ai souri à ma grand-mère et murmuré les paroles de « yiddish mame »…J’ai dix ans, vingt ans…Mes cheveux sont blancs mais ils me protègent de l’oubli. Je raconte et tous ceux que j’aime, écoutent car ils savent qu’il leur faudra continuer à raconter notre histoire.

Tous ces souvenirs, dont vous parlez si bien cher Monsieur Bober, ne nous tiennent pas à l’écart. Ils donnent une cohérence au déroulement de notre vie.

Vous êtes né en 1931, moi, en 1936.

Vous êtes un écrivain célèbre et j’en suis très heureuse. J’ai été un vétérinaire apprécié et mon illettrée de grand-mère aurait été si fière de moi.

Nous aimons notre Yiddishland mais trouverons-nous le temps de nous rencontrer…là ou ailleurs ?

J’ai aimé votre livre, plein d’émotion et de générosité. Il m’a semblé important de le faire savoir.

A très bientôt ?

1 commentaire

    • fauvet sur 7 octobre 2011 à 0:03

    mais heureusement que vous parlez de la shoah !!!!
    c’est votre « histoire » ,celle d’un peuple,l’histoire de la france ,l’histoire du monde
    heureusement qu’il y ait encore des personnes pour nous raconter
    aussi bien la shoah,la résistance,les justes…ce n’est pas si vieux que cela ..

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