Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Histoire? Mémoire?

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Oui, ce sont des arbres…des arbres d’un village du Gard, qui sont plus que centenaires,qui ne savent pas raconter l’histoire, mais qui ont gardé la mémoire du temps. Je comprends cher Luc Ferry que la voix d’André Malraux vous agace mais, essayez de la remplacer par les cris de Jean Moulin. Essayez de regarder les pierres du Panthéon ou de tous les camps…elles sont recouvertes du sang de nos torturés.L’histoire est une science qui se veut exacte mais, pour nous, qui ne faisons confiance qu’à notre mémoire, elle n’a pas encore appris à parler à notre cœur.Il reste, là ou ailleurs, quelques écorchés vifs qui n’ont pas appris à retenir leurs larmes.
Certes, ces larmes vous agacent, mais sachez que nous n’avons pas renoncé à combattre et c’est bien sur notre mémoire que nous comptons. Les quelques personnes qui osent avouer que chaque jour elles pensent à la Shoah nous rassurent et nous aident.Ceux qui ont subi et qui survivent…ceux-là ont besoin qu’on respecte leur mémoire. Les mots souvent s’effacent, les lieux n’ont plus grande importance, les dates se brouillent…mais les cris sont tellement présents. J’entends Jean Moulin comme Malraux l’entendait.

L’histoire appartient à des scientifiques qui n’ont pas droit à l’erreur mais comprenez, cher Luc Ferry, que notre mémoire reste notre seul moyen de lutte, notre seule arme, pour que ne se reproduise plus jamais un tel massacre.N’en veuillez pas à nos larmes…elles appartiennent à notre mémoire.

J’ai écrit ce billet, suite au Journal de Laurent Delahousse,sur France 2, dimanche 29 novembre à 13h30 et aux réflexions de ses invités,Luc Ferry et Philippe Torreton

2 commentaires

  1. Je comprends Luc Ferry. Ce n’est pas ce que Malraux dit qui pose problème. C’est la diction de type « imprécation ».

    Je peux dire pire : non seulement nous pensons, en tout cas beaucoup d’entre nous, à la Shoah, mais c’est une raison de vivre. Pour entretenir la mémoire du passé mais aussi l’espérance d’un avenir sans drame.

    • Sarah Gavison sur 23 décembre 2009 à 0:53

    A qui le dis-tu…! De Gaulle aurait lui aussi voulu rendre l’Histoire optionnelle… Mais Malraux lui aurait dit « alors de Gaulle sera donc une option? », histoire de le faire changer d’avis!

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