Patrick Desbois est un prêtre catholique qui s’est imposé une mission que peu d’entre nous auraient eu le courage de mener à bien.
Pendant des années, il a parcouru l’Ukraine afin d’identifier les lieux dans lesquels des milliers de Juifs furent massacrés par balles…massacrés un par par un…quel que soit leur âge ou leur état de santé. Il a cherché les preuves qui mettent à jamais, les génocideurs hors d’état de nuire.
Dans des milliers de fosses, creusées le matin même par les condamnés, il a retrouvé les ossements d’enfants, de nourrissons, de femmes, d’hommes qui étaient seulements des juifs. Aujourd’hui, les fosses sont recouvertes d’herbe et les vaches ukrainiennes s’y promènent, ignorant tout du passé.
Pourquoi cette recherche plus de 60 ans après alors qu’il y a des gens qui osent dire leur agacement dès que l’on parle de la Shoah? Parce qu’enfant, dans les yeux de son grand-père, déporté politique à Rawa Ruska, Patrick Desbois a lu l’horreur. Les juifs, ainsi massacrés, ne doivent pas être oubliés.
On comprend que les communautés juives l’ont aidé, tout autant que le cardinal Lustiger et tous les vieux ukrainiens qui ont rompu le silence que leur avaient imposé les soviétiques.
« Il faut comprendre le passé pour éclairer l’avenir. »
Ces meurtres de masse (n’oublions pas les tziganes, les communistes, les Italiens…) au bout du fusil, n’ont rien de commun avec la destruction industrielle pratiquée dans les camps. Les bourreaux vivaient, mangeaient, buvaient, riaient, violaient les jeunes juives…puis tuaient et s’endormaient…Je pense que la plupart d’entre eux ont disparu mais j’espère, qu’au moment de quitter notre monde, ils ont entendu notre kaddish, cette prière des morts que les morts même continuent de chanter. Merci Père Desbois. Vous leur avez donné le droit à l’Eternité.
Non, la Shoah n’est pas une légende. |
2 commentaires
J’en achève la lecture : boulversant…on a du mal a aller jusqu’au bout…mais utile car cette forme-là de la Shoah est sans doute moins connue .
J’ai commencé à lire cet ouvrage. Mes élèves sont ravis de te rencontrer en janvier. Merci d’être là pour transmettre et pour témoigner de la Shoah.
Agnès