Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Où donc ai-je rangé mon heure d’hiver?

bretonnes-285654

Je suis sortie toute étourdie de cet hiver trop doux et sans neige. J’ai succombé à la fatigue et les bourgeons trop précoces ont décalé ma pendule interne. Je traine, je dors dès que je retrouve mon canapé, je grogne parce que mes dossiers restent planqués.

Je sais que le printemps est là. Je sais que les hortensias en pot vont aggraver ma déprime. Je sais que mes fleurs de balcon vont me rendre le goût de vivre…En bas, dans ma rue, on a meurtri les arbres et je les écoute, la nuit, calmer la douleur de leurs moignons.

J’ai voté une seule fois parce que le Parc Monceau n’a pas de leçon à recevoir des Buttes Chaumont.

J’ai regardé une émission sur la montée de l’extrême droite en Europe et j’ai compris que les larmes ne sont pas aussi efficaces que les coups de poings américains.

Le visage des antisémites hongrois n’a pas pris une ride, pas plus que celui des Ukrainiens. Il n’y a que le mien que je m’efforce de protéger du temps et de toutes ces manifestations qui m’angoissent.

Donc, je vous le dis, le printemps semble définitivement installé.

Je vais aller manger une glace dans l’ile Saint-Louis, acheter quelques vieux bouquins chez Gibert, reprendre mon bloc et mes stylos et ainsi, retrouver le goût des mots, ces mots que je veux au service de tous mes souvenirs.

J’ai encore un peu froid. J’ai soufflé les bougies bien trop tôt.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publié.