Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

« Allo docteur-bricoleur… »

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Juste après avoir réussi la première partie du Baccalauréat, j’ai prévenu ma mère que je voulais préparer une licence de Philosophie. « Non, ma fille, les philosophes sont là pour tout compliquer et le monde a besoin de simplicité. Ce genre d’études convient aux riches et nous sommes pauvres. Pourquoi pas une licence de Plomberie, toi qui sait tout faire de tes mains ? » Comme elle avait raison ! Aujourd’hui, je découvre un article, sur un diplômé Sciences Politiques, de 26 ans, qui devant le peu d’intérêt de son travail, a quitté la cravate pour un bleu à bretelles, et apprend la plomberie avec un homme de métier.

Beaucoup d’étudiants sont des manuels, mais dans certaines familles, c’est là une qualité secondaire. Je pense surtout que nous n’apprenons pas le rôle fondamental de nos mains.

Mon maître en ostéopathie cranio-sacrée, Jacques Andreva Duval, testait notre proprioception avant de nous former. Les vétérinaires sont des manuels tout autant que les dentistes ou les médecins généralistes. Toucher pour comprendre le corps, chercher le point douloureux…Toucher pour comprendre les arbres, les murs, les tuyaux, les miroirs…Ce sont nos mains qui transmettent au cerveau les messages de la nature.

J’ai croisé beaucoup de jeunes dans nos Facultés et dans nos Grandes Ecoles, je ne leur ai jamais demandé s’ils étaient « bricoleurs ». Aujourd’hui je pense que nous devons aller plus loin et ouvrir, partout où il y a des jeunes intéressés, des ateliers qui leur permettront de préparer une thèse « en bricolage ».

Les filles n’ont rien à envier aux garçons. J’en suis la preuve. Nos pays occidentaux ont besoin de « manuels performants ». Certes, une telle formation pourrait commencer dès le primaire. C’est bien de connaître la différence entre le courant continu et le courant alternatif, mais ce serait tellement mieux de pouvoir fixer des prises, changer un robinet, carreler une douche…

J’ai connu au Lycée, un garçon brillant qui a choisi l’ENA. Il est sorti major…pour devenir quelques années plus tard l’un des plus célèbres carrossiers d’Europe.

Je pense de plus en plus à ce garçon « docteur es-plomberie » et je serais ravie de boire un café avec lui…ce qui risque d’être difficile car je crois savoir que les plombiers sont nettement plus bousculés que les énarques…

 

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