Il est 5 heures du matin
Les cellules du Mont Valérien sont encore silencieuses
Des hommes attendent imprégnés de courage
Des Juifs, des communistes, des pères, des maris, des frères…
75 otages vont être abattus pour leurs idées
pour un Dieu qui ne répond plus
Des hommes qui se battent pour la Vérité
Ferdinand Feldman tu es mon grand-père
Beau, souriant, aimant et qui m’a appris tant de mots d’amour en yiddish
Mais tu es Juif et tu es communiste
Dans quelques instants des balles vont à jamais sceller
tes lèvres d’homme libre devenu Français par amour
Chema adonaï Israël…
Le jour de gloire est arrivé…
Tu es tombé sur le sol gelé
Ton béret de français-apatride-juif sur la tête
15 décembre 1941 j’ai un peu plus de cinq ans
Je ne sais pas encore pourquoi tant de larmes
Ferdinand Feldman est jeté dans la fosse commune
La terre respecte le courage
15 décembre 1941 les hirondelles ont quitté Paris
L’herbe hurle sous la haine des hommes
Je pense à toi grand-père chaque année chaque jour
Quand l’aube est trop glacée
Mais le temps m’est compté
Il faut que vous vous souveniez d’un matin de décembre
Et de ces fusillés du Mont Valérien
2 commentaires
Belle Jacqueline, poétesse de surcroit
Ton texte est magnifique, les mots puisés à la source de l’indicible.
Je me souviens du 15 décembre 1945, Zakhor ve lo tichka
Et par le nom de Ferdinand Feldman ma mémoire prend corps
Merci pour ta pensée, j’ai hate de te revoir
je t’embrasse fort aussi
Une douce pensée pour toi et Ferdinand.