Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

15 Décembre 1941

Il est 5 heures du matin

Les cellules du Mont Valérien sont encore silencieuses

Des hommes attendent imprégnés de courage

Des Juifs, des communistes, des pères, des maris, des frères…

75 otages vont être abattus pour leurs idées

pour un Dieu qui ne répond plus

Des hommes qui se battent pour la Vérité

Ferdinand Feldman tu es mon grand-père

Beau, souriant, aimant et qui m’a appris tant de mots d’amour en yiddish

Mais tu es Juif et tu es communiste

Dans quelques instants des balles vont à jamais sceller

tes lèvres d’homme libre devenu Français par amour

Chema adonaï Israël…

Le jour de gloire est arrivé…

Tu es tombé sur le sol gelé

Ton béret de français-apatride-juif sur la tête

15 décembre 1941 j’ai un peu plus de cinq ans

Je ne sais pas encore pourquoi tant de larmes

Ferdinand Feldman est jeté dans la fosse commune

La terre respecte le courage

15 décembre 1941 les hirondelles ont quitté Paris

L’herbe hurle sous la haine des hommes

Je pense à toi grand-père chaque année chaque jour

Quand l’aube est trop glacée

Mais le temps m’est compté

Il faut que vous vous souveniez d’un matin de décembre

Et de ces fusillés du Mont Valérien

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2 commentaires

    • Stéphanie DASSA sur 24 février 2012 à 18:31

    Belle Jacqueline, poétesse de surcroit
    Ton texte est magnifique, les mots puisés à la source de l’indicible.
    Je me souviens du 15 décembre 1945, Zakhor ve lo tichka
    Et par le nom de Ferdinand Feldman ma mémoire prend corps
    Merci pour ta pensée, j’ai hate de te revoir
    je t’embrasse fort aussi

    • Nathalie sur 16 décembre 2010 à 10:59

    Une douce pensée pour toi et Ferdinand.

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