Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

4 Novembre 1956…

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Les mauvaises langues – ou mes jeunes amis – diront que je ne m’intéresse plus qu’au passé. Il y a tout juste un an, je voulais parler de l’ Insurrection de Budapest…mais je n’étais pas encore très à l’aise avec mon blog. C’est vrai qu’en 1956 tout a basculé pour moi. J’avais tout juste 20 ans et j’avais renoncé à des études de philosophie pour préparer l’Ecole Vétérinaire…ainsi j’aurais un vrai métier! Je suis partie à Fontainebleau…les études, l’enseignement, les cabarets en fin de semaine et bien sûr la politique. J’ai suivi très attentivement les 10 jours de l’insurrection hongroise. J’ai vu s’effondrer tout ce à quoi je croyais. Oui, j’ai pleuré mais j’ai aussi crié, écrit et rejoint ceux qui dans la rue avaient le courage de dire leur honte. L’ombre de Staline était encore bien présente et à l’Est les gens avaient peur.
Fin octobre, les chars soviétiques envahissent la Hongrie. J’écris dans « l’Avant-Garde » un éditorial qui quelques années plus tard se retournera contre moi…mais je refuse de garder le silence. Le socialisme est désacralisé. Le communisme est rongé par un cancer que veulent ignorer les hommes politiques. J’ai 20 ans et je ne peux pas accepter que des soldats soviétiques ouvrent le feu et tuent plus de 2500 Hongrois qui me ressemblent. Déjà, j’affirme que le communisme nous a trompés et qu’il doit nous donner des explications. Si nous n’avions pas baissé les bras, si nous avions mis les dirigeants soviétiques au ban de l’humanité…les goulags auraient ouvert leurs portes…combien de morts nous maudissent encore.
Oui, je pense parfois, avec amertune, à mon passé politique. Heureusement que les étoiles dans le ciel ne sont jamais rouges…

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