Le blog de Jacqueline Peker : littérature, homéopathie, animaux, musique

Examinons mon ADN…


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Oui, je suis une enfant d’émigrés, née aux Lilas dans le 93, en juillet 1936. Tous les membres de ma famille venus de l’Est sont restés des « apatrides » n’ayant jamais pu obtenir la nationalité française.
Mon grand-père paternel est né à Kiew, en Ukraine; mon grand-père maternel est né à Varsovie. Ma grand’mère paternelle est née dans une petite ville austro-hongroise. Ma grand’mère maternelle est née dans un village juif près de Lotz en Pologne. Mon père est né dans un village roumain. Ma mère, la seule française de la famille, est née, elle aussi aux Lilas dans le 93. C’est la même sage-femme qui nous a mis au monde. Que connaissait-elle alors de l’ADN?
Tous sont arrivés à Paris vers 1910, les uns fuyant la misère et l’antisémitisme, les autres les contraintes que le Tsar voulait imposer aux Juifs.
Tous aimaient passionnément la France et se sont intégrés dans la joie. Tous ont appris le français…plus ou moins bien! Tous ont donné un métier à leurs enfants! Et tous auraient acheté leur place dans un cimetière s’il n’y avait pas eu Hitler.
Qu’auraient-ils pensé d’un test ADN? Qu’il allait prouver leurs origines et qu’ainsi, ils pourraient être considérés comme de vrais « Français ».
Il y a peut-être dans mon ADN un petit plus qui m’a été transmis par les miens. Qu’on le montre à tous ceux qui ne veulent pas savoir ce qu’est une terre d’accueil, une terre ô combien fertilisée par les larmes du respect, de la compréhension et de l’amour.
Un Musée de l’immigration…c’est bien, mais il faut savoir que pour s’installer dans un pays, il faut en accepter les règles. Ma grand’mère maternelle disait: « J’ai aimé la France…pour le meilleur et pour le pire…elle ne m’a donné que le meilleur. » Et je suis restée une enfant d’émigrés.

 

1 commentaire

    • Béatrice sur 19 octobre 2007 à 13:40

    “J’ai aimé la France…pour le meilleur et pour le pire…elle ne m’a donné que le meilleur.”

    La France m’a donné aussi le meilleur d’elle. Maintenant, parfois, elle me manque… J’ai tellement envie d’y retourner avec Ethan pour qu’il connaisse le pays qui a berser mon enfance.
    Gros bisous.

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